Porkopolis

Soucieux de mettre en scène et d'interroger les possibles que peut ouvrir la représentation théâtrale en tant que geste artistique et politique, nous avons décidé communément de travailler ensemble sur les théories du complot _{- Marilyn Mattei & Clément Arnaud}

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Les théories du complot ont toujours alimenté la sphère politique et sociale. Elles ne datent pas d’aujourd’hui mais ont eu un essor considérable avec la pandémie en 2020 et ne cessent de croître grâce aux flux médiatiques que servent les réseaux sociaux. L’intérêt commun aux deux artistes_auteur sur l’avènement des théories complotistes est marqué par une donnée fondamentale : ces dernières prennent vie, se développent, s’étayent, se diffusent, dans les pays démocratiques.

La diffusion des théories complotistes et ses croyances met en lumière ce que de nombreux sociologues, tels qu’Antoine Bristielle, nomment comme étant : la fatigue démocratique. Nous rentrons dans une ère où le pouvoir politique, médiatique, médical, plus bassement appelé institution est mis en crise. Le système démocratique dans lequel nous vivons, que d’autres pays totalitaires chérissent, est mis à mal. Nos années sont à l’ère du doute et le doute est alimenté par les principaux acteurs d’une politique où la démocratie est gommée.
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Pendant longtemps j’ai cru que l’humanité avait découvert que la terre était ronde au moment de la Renaissance. Or, en me penchant sur la théorie de la Terre plate, j’ai découvert l’existence d’Eratosthène, le premier homme à avoir mesuré la circonférence de la terre au IIIe siècle avant notre ère.
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Ma première rencontre avec l’écriture d’Orwell remonte à quelques années lorsque, adolescent, je découvre la littérature d’anticipation et que je me plonge dans 1984. Fasciné par ce roman, par sa vision critique du monde actuel et à venir, j’entreprends de lire plusieurs de ses œuvres dont Animal Farm, A Fairy Story.

En le relisant, ainsi que ses Écrits Politiques (1928-1949) dans lesquels apparait, lors d’une correspondance sur la signification de ce texte, je retrouve une notion chère à Orwell : « les masses vigilantes ».
Et c’est pour moi une évidence, cet apologue dystopique sera ERATOSTHÈNE I, le point de départ de ce travail et la première de plusieurs créations théâtrales ayant pour pivot central la question du développement de l’esprit critique en lien avec les théories du complot.

Clément Arnaud